On emploie ce terme en sécurité routière pour prévenir et désigner un danger qu’on ne voit pas venir, parce qu’il existe une zone imperceptible dans notre champ de vision, si on ne s’est pas habileté à la percevoir. On nous suggère fortement d’y prêter particulièrement attention et on fait des campagnes de sensibilisation afin de nous aviser de l’importance de la vérifier avant d’entreprendre un virage ou un dépassement.

Et bien dans la vie de tous les jours, notre condition humaine a aussi ses angles morts qui peuvent nous jouer un sale tour et ça tout simplement parce qu’on n’y aura pas porté attention, soit que ce soit des personnes qui nous sont désagréables, soit des situations compromettantes.

Parfois, on ne s’est pas habileté à y faire attention, alors que cela ne demande qu’un léger effort d’un mouvement inhabituel de la tête et bien que l’on soit dans une position inconfortable et que l’on préférerait s’en soustraire, on ne le fera pas sans un risque incalculable.

L’angle mort peut être ce que nous avons enfoui dans notre inconscient par instinct de survie, notre névrose à tous, cette souffrance refoulée, nos comportements réprimés, notre identité camouflée, des besoins non assouvis de l’enfance qui continuent de nous faire fuir ce qu’on désire ardemment, ou d’attirer à nous ce qui nous fait tant horreur.

Notre profil de personnalité s’est accommodé tant bien que mal en esquivant la majeure partie du temps des obstacles qui probablement nous auraient été plutôt salutaires. Au plus simple, notre angle mort est la partie de nous que nous ignorons, que nous n’osons admettre, que nous ne nous permettons pas d’être afin de nous conformer aux exigences de notre environnement immédiat.

Un luxe légitime qu’on ne peut se permettre ou qui nous est interdit, mais essentiel pour un équilibre de vie. Vous vous retrouverez, après avoir apprivoisé votre angle mort, entre les excès des dualités négative et positive de votre personnalité. Un artiste pourrait, à cause de son angle mort, refouler son talent artistique et étouffer sa créativité.

Cette partie de vous que vous occultez, que vous niez inconsciemment, que vous dissimulez par honte, par gène ou autre est porteuse d’un manque d’acceptation que vous auriez plutôt avantage à travailler. L’affirmation de soi dans toute sa globalité fera de vous un être entier et vous permettra d’achever vos œuvres et d’évoluer à juste titre.

La première peur à se départir à faire face est celle qui tend à nous révéler toute la vérité sur nous-mêmes, sur qui nous sommes en profondeur. Nous aurions avantage à étudier davantage la critique plus à fond puisqu’elle est une manifestation de l’ombre alors qu’on la reçoit ou la communique, elle est porteuse d’un message qui pourrait nous permettre de démasquer notre ombre.

La vie est un laboratoire d’essais et d’erreurs afin que l’on découvre la richesse infinie rayonnant du soleil. Si on ne s’informe pas des règles, on se retrouvera toujours dans l’erreur, dans l’ombre de celui-ci.

Donc en développant sa transparence sans retenue tout en étant parfaitement à l’aise avec les qualités nécessaires à un accomplissement digne de ce nom est ce que j’appelle rayonner sans son ombre.

L’angle mort de notre conscience est comme une partie de nous qui nous est étrangère et qui demeure une illusion en soi et qui nous projette l’impression qu’elle est inaccessible sans une grande maladresse de notre part parce qu’elle est difficile d’accès consciemment, parce qu’on est habitué de l’esquiver adroitement comme par enchantement.

C’est tellement plus facile d’éviter notre zone d’inconfort que d’y faire face. Comment parvenir à apprivoiser cette partie de nous qui nous fait tant peur, qui nous insécurise, qui nous terrorise, qui nous fait résister, qui nous fait appréhender l’avenir avec incertitude, puisqu’elle nous ramène constamment le passé dans notre moment présent et ce, sans qu’on s’en rende vraiment compte!

Mais qu’est-ce qui nous en obstrue la vue ou la conscience ? Qu’est-ce qui fait que l’on garde secrètes ces choses, ce silence qui nous glace le sang de peur d’être blessé à nouveau? Ce pattern si puissant qui nous connaît et qui ne semble que vouloir nous protéger mais qui nous fait passer aussi à côté du bonheur.

À l’égard de ce que l’on refoule dans notre inconscient, nos peurs, nos blessures, nos besoins ou comme j’aime bien les appeler nos « en vies » non assouvies, je suis porté immédiatement à reprendre une phrase que Jean Monbourquette a repris de Carl G. Jung dans son livre Apprivoiser son ombre et qui dit : « ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité, mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire ».

Il ajoute également dans son livre que « cette énergie psychique compressée, mais toujours vivante et active, nous l’appellerons l’ombre. L’ombre, c’est cet obscur trésor fait d’éléments infantiles de son être, de ses attachements, de ses symptômes névrotiques, enfin de ses talents et de ses dons non développés. Elle assure le contact avec les profondeurs cachées de son âme, avec la vie, la vitalité et la créativité ».

L’énergie ou la lumière, en fait, c’est en moi que je l’ai trouvée, avec le courage d’aller voir plus loin, sans omettre de passer par ce mal nécessaire de ma croissance personnelle. Je ne crois pas qu’il soit possible d’avoir accès à l’énergie vitale en soi sans d’abord passer par une connaissance de soi approfondie. Elle est la clef qui ouvrira la porte, l’accès ensuite à l’estime de soi, puis l’affirmation de soi jusqu’à un équilibre de vie qui soit enviable aux yeux de bien des gens.

Toutefois, cela nécessite d’oser se plonger dans cette partie inavouée de nous-mêmes, confronter ce que je prétends être dans la vie de tous les jours et qui me demande bien souvent plus d’énergie qu’il ne m’en procure. À survivre plutôt qu’à être.

L’écriture a été, pour moi et pour plusieurs autres, un moyen efficace qui nous a permis de nous connaître, d’apprivoiser la partie inavouée de ce que nous sommes, de notre angle mort afin d’éliminer tout obstacle à l’action. C’est ce qui nous empêche de voir, donc afin que la lumière se fasse dans le côté obscur de notre personnalité, qui nous empêche de nous actualiser. Il s’y trouve également une personne qui souhaite ardemment, de tout son cœur, évoluer.

Carl G. Jung a ajouté : « Trouvez ce dont une personne a le plus peur et vous saurez de quoi sera faite sa prochaine étape de croissance » et c’est là qu’elle se ressourcera d’une énergie qui lui permettra de monter d’un niveau de conscience plus élevé. De plus en plus que le jour se fera sur la partie inconsciente, sur ce type de refoulement, plus nous évoluerons.

De plus, Jean Mombourquette décrit ainsi l’interaction entre le conscient et l’inconscient : « Il y a des gens qui, pour diverses raisons, n’ont pas pu exploiter tout leur potentiel : ignorance de leurs éducateurs, absence d’occasions favorables, milieu hostile, etc. L’ombre découlant de ce potentiel non exploité prendra une allure primitive et inculte, mais non agressive.

Elle sera comparable à un enfant qu’on aurait enfermé dans un cachot durant un grand nombre d’années. À ses premiers contacts avec la société, il aura l’air frustre, sauvage et désemparé, ignorant qu’il sera des règles élémentaires de la vie en société. Il n’aura pas appris à parler, à se laver, à manger, à se comporter en société, etc.

Ce type de refoulement découle d’interdictions sévères de l’entourage. Dans ce cas, l’énergie psychique d’un individu est repoussée dans les profondeurs de l’inconscient sans même qu’il s’en aperçoive. L’ombre provenant de ce genre de refoulement présente un caractère marqué de virulence et d’autonomie! Le sujet ne la reconnaît pas comme sienne. Aussi, il a l’impression que ce complexe psychique lui est totalement étranger ».

À l’égard de toute cette énergie refoulée, Jean Monbourquette reprend également une expression du poète Robert Bly et penseur américain qui utilise l’éclatante métaphore du « sac à déchets ». Dans Gestalt-thérapie, le docteur Frédérick S. Perls mentionne : une poubelle vue du dehors et du dedans.

Il ajoute « ils ont retrouvé cette vérité très simple et très ancienne… savoir que le corps a toujours son mot à dire dans les troubles qui affectent le psychisme; enfin et surtout que c’est apprenant au corps à vivre selon l’harmonie qui lui est propre que l’esprit peut trouver l’équilibre qui lui fait si souvent défaut ».

Personnellement, à l’égard de tout ce que j’ai lu sur le sujet, j’adopte la version de Nelson Labé qui dit, dans son livre sur l’iridologie, que nous refoulons jusqu’à l’âge de 21 ans comparativement à la croyance du poète Robert Bly qui soutient que chaque fois qu’on refoule une émotion, une qualité, un trait de caractère ou un talent, c’est comme si on jetait ces parties de soi dans un sac à déchets.

Selon lui, « durant les trente premières années de sa vie, on est occupé à le remplir de riches éléments de son être. Celui qui ne se donne pas à l’humble et patiente tâche de recycler le contenu de son sac se sentira éventuellement écrasé sous son poids : il tombera en léthargie, fera du sur place, ressentira un grand vide intérieur et finalement, déprimera.

Donc, si on retient cette énergie prisonnière, elle devient telle une âme et peut exploser et faire des dégâts si elle est exprimée. De fait, les précieux éléments de son être rejetés dans « son sac à déchets » loin de demeurer inactifs, continueront à « fermenter », à vouloir se manifester et s’épanouir.

Peu à peu, l’énergie psychique emprisonnée dans le sac se vengera contre son propriétaire, elle l’accablera d’obsessions ou viendra le hanter de l’extérieur en se projetant sur des êtres autour de lui ».

C’est là que le sujet m’intéresse plus particulièrement, je tenterai de répondre à la fameuse question : comment faire pour aller puiser ou récupérer l’énergie vitale en nous? Un parcours que j’ai arpenté moi-même et j’ai d’ailleurs accompagné en coaching de vie des gens dans cette démarche d’enrichissante en énergie vitale.

En métaphysique appliquée, P. Yvon Le Verrier, dans son livre Métaphysique appliquée (guide pratique), dit que le « praticien en métaphysique est simplement un canal pour l’énergie universelle et lorsqu’il est vraiment en contact avec sa source, il est le canal pour toute force, santé, etc. de l’univers ».

Donc, nous explorerons également ces forces que nous pouvons aller chercher; en nous canalisant sur la bonne fréquence énergétique. Tout ou presque devient alors possible.

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